Les frais prioritaires représentent la principale source de revenus de Base, représentant 86 % de son total de revenus.
Écrit par : Zack Pokorny
Traduit par : Luffy, Foresight News
La plateforme Base, développée par l'exchange de cryptomonnaies Coinbase, est le plus puissant générateur de revenus du réseau Ethereum Layer 2 (L2), avec des revenus quotidiens souvent supérieurs à la somme totale de tous les autres projets Rollup de premier plan. Au cours des 180 derniers jours, le revenu quotidien moyen de Base a atteint 185 291 dollars, bien au-delà des 55 025 dollars d'Arbitrum, qui se classe au deuxième rang.
Il est clair que Base est devenu une plateforme générant des revenus élevés de manière continue, mais quel est le moteur de son activité économique ? Quels autres avantages Base possède-t-il que les autres L2 ne disposent pas, lui permettant de créer une telle valeur ?
Ce rapport explorera la structure tarifaire de Base et mettra en lumière les activités qui stimulent sa croissance des revenus. Nous avons constaté que le mécanisme de classement de Base et les activités des échanges décentralisés (DEX) sont des facteurs clés.
Mécanisme de tri des transactions de Base
Le tri des transactions sur Base est déterminé par deux variables :
Temps de soumission de la transaction (retard);
Par rapport à la complexité de la transaction, les frais payés par l'expéditeur (incitation économique).
Ce mécanisme est similaire au modèle opérationnel des entreprises de logistique comme UPS : les colis sont expédiés dans l'ordre de livraison des utilisateurs, tout en permettant à l'expéditeur de payer des frais supplémentaires pour choisir une livraison « accélérée » afin d'obtenir un service de livraison plus rapide. Le mécanisme de frais prioritaire forme un marché d'enchères dynamique, dont le principe est cohérent avec le modèle de frais EIP-1559 d'Ethereum, réalisant un équilibre entre le temps de livraison et les incitations économiques.
Plus précisément, les transactions sur Base comprennent des "frais de base" (le "b" en minuscule, à ne pas confondre avec le nom de la chaîne) et des frais prioritaires : tous les utilisateurs doivent payer des frais de base lorsqu'ils envoient une transaction, tandis que les frais prioritaires sont facultatifs et sont uniquement utilisés pour accélérer l'exécution des transactions.
Mais comment le triage décide-t-il quelle transaction « urgente » traiter en priorité ? Il ne prend pas directement en compte le coût total, mais se concentre sur le prix par unité de Gas (ressources de calcul nécessaires), c'est-à-dire le rapport coût-efficacité entre les ressources nécessaires à la transaction et les bénéfices qu'elle engendre.
Prenons à nouveau l'exemple d'une entreprise de logistique : supposons que l'espace du camion de livraison est limité (similaire à la limite de Gas d'un bloc), le chauffeur (le triant) souhaite maximiser ses revenus en pourboires dans cet espace limité. À ce moment-là, il y a deux colis :
Un grand colis, frais de port de base 50 dollars, mais pourboire prioritaire de seulement 10 dollars, occupant la moitié de l'espace d'un camion ;
Un petit colis, frais de port de base uniquement 20 dollars, pourboire prioritaire également 10 dollars, prenant très peu de place.
Bien que le coût total d'un grand colis soit supérieur de 30 dollars à celui d'un petit colis, le conducteur chargera en priorité le petit colis, car il offre un meilleur rapport qualité-prix en termes d'espace.
Le système de tri de Base suit la même logique, en traitant en priorité les transactions ayant le coût de frais de priorité le plus élevé par unité de Gas, garantissant ainsi que les blocs avec les ressources de calcul « les plus coûteuses » sont également ceux qui rapportent le plus. Par conséquent, lorsque deux utilisateurs soumettent des transactions en même temps, peu importe la complexité des transactions ou le coût total, l'utilisateur qui paie des frais de priorité plus élevés par unité de Gas a plus de chances de voir sa transaction incluse en priorité dans le bloc.
L'illustration ci-dessous montre ce processus :
Pourquoi est-ce important ? Quelles sont les différences entre Base et les chaînes concurrentes ?
Le modèle de frais de style EIP-1559 de Base crée un environnement d'enchères publiques durable pour l'espace de bloc, permettant aux utilisateurs de soumissionner directement pour obtenir de l'espace de bloc en fonction de l'urgence et de la rentabilité de leurs transactions. Ainsi, bien qu'il existe encore des facteurs de concurrence liés aux délais, l'efficacité économique permet aux revenus des ordonneurs d'augmenter directement avec la demande d'espace de bloc et la rentabilité des transactions sur la chaîne.
Cela contraste fortement avec le mécanisme principal de tri d'Arbitrum. Arbitrum adopte un modèle strict de « premier arrivé, premier servi » (FCFS), où les utilisateurs se battent principalement sur la latence plutôt que sur le coût économique. Dans ce modèle, la principale compétition n'est pas de savoir qui peut payer des frais plus élevés, car tous les utilisateurs ont le même coût par Gas et n'utilisent pas de frais de priorité, mais qui peut livrer sa transaction au répartiteur le plus rapidement. Cela a conduit à une « course à la latence », où des participants professionnels investissent dans des infrastructures à faible latence pour garantir que leurs transactions soient traitées en priorité. Dans cet environnement, les frais d'Arbitrum n'augmentent qu'avec la demande, sans refléter efficacement la rentabilité ou l'urgence d'une transaction individuelle.
En avril 2025, Arbitrum a lancé la fonctionnalité Timeboost, visant à créer un système FCFS plus flexible, permettant aux ordonneurs d'obtenir des revenus similaires aux frais prioritaires. En réalité, Timeboost a ajouté une « voie rapide » d'exécution des transactions pour Arbitrum, permettant aux utilisateurs d'enchérir pour utiliser ce canal pendant une période limitée. Les utilisateurs entrant dans la voie rapide peuvent bénéficier d'une exécution quasi instantanée, tandis que les autres utilisateurs sont toujours traités selon l'ordre FCFS, avec seulement 200 millisecondes de retard supplémentaire pour compenser la priorité de la voie rapide. Bien que Timeboost ait introduit une certaine forme d'enchères prioritaires, son mécanisme est plus orienté vers la prévision que vers la réaction, par rapport au modèle de frais prioritaires de Base. Les enchérisseurs doivent prévoir les revenus totaux potentiels pour une période future et enchérir en fonction de leurs estimations. Cela signifie qu'Arbitrum reçoit des frais fixes des enchérisseurs gagnants, sans tenir compte de la situation réelle des revenus durant cette période. Ce modèle de tarif fixe proactif est moins efficace pour capturer la valeur des transactions à forte rentabilité que le système réactif où les utilisateurs enchérissent individuellement pour chaque transaction.
Combien de revenus génère la Base ?
Au cours des 180 derniers jours, le revenu quotidien moyen de Base était de 185 291 $. En comparaison, le revenu quotidien moyen d'Arbitrum était de 55 025 $, et le revenu quotidien moyen total des 14 autres réseaux L2 Ethereum était de 46 742 $.
Depuis le début de l'année, les revenus totaux de Base s'élèvent à 33,4 millions de dollars, Arbitrum à 9,9 millions de dollars, et les 14 autres réseaux L2 à 8,4 millions de dollars.
Relativement, au cours des 180 derniers jours, Base a représenté 64 % des revenus totaux des principales réseaux Ethereum L2 classés par valeur collatérisée, soit 15 au total. Sa part a considérablement augmenté au cours de l'année dernière, passant d'une moyenne quotidienne de 37 % en juillet 2024 à une augmentation de 48 points de pourcentage, calculée sur la base de la moyenne mobile sur 7 jours des parts de revenus quotidiens. Au 20 juillet, en raison d'une augmentation des autres activités sur la chaîne, la part de Base dans les revenus des Rollups Ethereum a chuté à 49,7 %.
Le rôle important des frais prioritaires
Les frais de transaction sur Base comprennent deux parties principales et un frais prioritaire optionnel :
Frais Layer1 (L1) : utilisés pour payer le coût de soumission d'un lot de transactions L2 au réseau principal Ethereum. En mars 2024, la mise à niveau Pectra d'Ethereum introduira des « blobs (blocs de données) » via l'EIP-4844, ce qui réduira considérablement la partie des frais L1 de Base (et des transactions L2 en général). Cela s'explique par le fait que soumettre des données en masse via des blobs est économiquement plus efficace que de les soumettre sous forme de données d'appel dans des transactions L1.
Frais de base : frais obligatoires pour effectuer des transactions sur la Base. Établi par le protocole, il fluctue en fonction du degré d'utilisation de l'espace du bloc précédent - plus le réseau est occupé, plus les frais de base sont élevés ; inversement, ils sont plus bas.
Frais prioritaires : frais optionnels, également appelés « pourboire », utilisés pour exécuter des transactions en priorité. Les frais prioritaires aident une transaction à obtenir une position plus en avant dans le bloc ou à garantir que la transaction est incluse dans le bloc actuel plutôt que retardée au bloc suivant. Un bloc peut contenir des milliers de transactions, ces transactions étant exécutées selon leur ordre de slot. En général, le premier slot d'un bloc a la plus grande valeur, car les transactions à cette position sont exécutées en premier et ne sont pas perturbées par les transactions suivantes.
Les frais prioritaires sont la principale source de revenus de Base, permettant aux utilisateurs d'obtenir une exécution accélérée par enchères. Au cours des 180 derniers jours, les revenus quotidiens moyens des frais prioritaires de Base ont atteint 156,138 dollars, représentant 86,1 % de ses revenus quotidiens moyens.
En termes précis, les frais prioritaires des slots au sommet des blocs Base sont une contribution importante aux revenus des sélecteurs, les utilisateurs rivalisant pour des positions près du sommet des blocs. Depuis 2025, les frais prioritaires payés pour le premier slot d'un bloc ont contribué à 30 % à 45 % des revenus quotidiens. De plus, durant la même période, les frais prioritaires payés pour les 10 premiers slots au sommet de chaque bloc ont contribué à 50 % à 80 % des revenus quotidiens. Cependant, au cours des semaines suivant le 5 juillet, la part des frais prioritaires des slots supérieurs a considérablement diminué par rapport aux revenus totaux quotidiens. Cela est attribué à deux facteurs : 1) l'augmentation du trafic a fait grimper les frais de base, diluant ainsi la part des revenus des frais prioritaires ; 2) la mise en œuvre des "Flashblocks" (qui sera expliquée en détail ci-dessous) le 16 juillet a entraîné des transactions à haute priorité se retrouvant dans des slots inférieurs du bloc (mais comme nous le verrons, ce n'est pas une mauvaise chose).
Les frais prioritaires proviennent principalement d'un petit nombre d'adresses. Au cours de l'année écoulée, 64,9 % des frais prioritaires provenaient de seulement 250 adresses. Parmi celles-ci, l'adresse classée première a payé 3,6 % de tous les frais prioritaires durant la même période, ce qui équivaut à 1,99 million de dollars selon le prix de l'ETH au moment du paiement des frais.
Qu'est-ce que Flashblocks ?
Développé par Flashbots, Flashblocks vise à améliorer la vitesse de traitement des transactions sur Base. Pour atteindre cet objectif, il introduit les « sous-blocs », qui sont des pré-confirmations de haute confiance pour des parties de blocs créées environ toutes les 200 millisecondes. Par exemple, un bloc peut contenir trois parties différentes, et les utilisateurs peuvent obtenir des pré-confirmations de transactions pour ces parties avant que le bloc ne soit confirmé sur la chaîne avec un intervalle de 2 secondes. Cela permet aux utilisateurs finaux de ressentir que les transactions sont presque instantanément complètes, même si l'intervalle entre les blocs de Base reste constant, offrant ainsi une expérience plus fluide et plus réactive.
Pourquoi est-il essentiel d'analyser les frais de réseau de base par slot ? Parce que, du point de vue du tri des transactions, chaque « sous-bloc » est en réalité considéré comme un nouveau bloc. Ainsi, les transactions à frais prioritaires élevés peuvent tomber dans des slots plus bas du « bloc confirmé » global, mais être en haut du « sous-bloc pré-confirmé ».
Le graphique ci-dessous montre la différence de répartition des frais prioritaires des 200 premiers slots de blocs avant et après la mise en œuvre de Flashblocks. Les barres noires représentent la part des frais prioritaires pour chaque slot ; la ligne bleue représente la part cumulative de tous les slots jusqu'à ce slot (distribution de Pareto).
Une semaine avant la mise en œuvre de Flashblocks, la courbe de Pareto a fortement augmenté dans les 10 premiers slots, puis a montré une croissance linéaire jusqu'au 200ème slot. En revanche, une semaine après la mise en œuvre de Flashblocks, la courbe de Pareto est restée relativement plate dans les slots les plus bas, ne commençant à augmenter de manière abrupte qu'aux alentours du 50ème slot de chaque bloc — ce qui indique que les transactions à frais élevés sont tombées dans des slots plus tardifs des blocs confirmés.
Impact des transactions DEX
Les activités DEX sur Base sont très actives. Parmi tous les réseaux L2 d'Ethereum, le volume quotidien des transactions DEX de Base est le plus élevé, représentant 50 % à 65 % du volume des transactions DEX des réseaux L2, et sa valeur totale des actifs verrouillés (TVL) est la plus élevée de tous les réseaux L2 (hors DEX de contrats à terme perpétuels).
L'activité des DEX est une des raisons importantes pour lesquelles les frais prioritaires de Base restent élevés. Parmi les frais totaux que le sélecteur de Base reçoit chaque jour, 50 % à 70 % proviennent des frais prioritaires des transactions DEX. Cependant, depuis le 7 juillet, la part des frais de transaction DEX dans les frais totaux quotidiens est passée de 67 % à seulement 34 %. Cela est dû à deux facteurs : 1) l'augmentation des frais de base a dilué la part des frais prioritaires ; 2) la concurrence pour l'espace de bloc sur la chaîne s'est intensifiée, obligeant les utilisateurs à payer des frais prioritaires pour les transactions non DEX.
Depuis 2025, les frais prioritaires des transactions DEX du premier slot ont contribué à 30 % à 35 % du montant total des frais prioritaires quotidiens, tandis que les trois meilleurs slots de frais prioritaires des transactions DEX ont contribué à 50 % à 62 % du montant total des frais prioritaires quotidiens. Récemment, la part des frais prioritaires DEX des meilleurs slots a diminué, en raison de l'intensification de la concurrence globale sur la chaîne, entraînant une augmentation des frais prioritaires des transactions non DEX, ainsi que la mise en œuvre des Flashblocks qui a fait chuter les transactions DEX de haute priorité dans des slots plus bas dans le bloc.
Conclusion
En analysant la structure DeFi et de rendement de Base, nous avons découvert :
Les frais prioritaires constituent la grande majorité des revenus ;
Au cours de l'année dernière, plus de 60 % des frais prioritaires provenaient uniquement de 250 adresses ;
Volume de transactions DEX élevé et TVL ;
Les frais prioritaires provenant des transactions DEX ont contribué à près des trois quarts du montant total des frais prioritaires.
Ces points indiquent que les transactions de valeur extratable maximale (MEV), en particulier les activités concurrentielles comme l'arbitrage DEX, constituent une source importante de revenus pour les ordonnateurs de Base. Le modèle de frais de style EIP-1559 adopté par les ordonnateurs est le mécanisme direct pour y parvenir : il transforme la concurrence pour l'espace de bloc d'une course inefficace basée sur le délai en une enchère économique efficace.
En facturant des frais prioritaires aux utilisateurs prêts à payer des frais d'inclusion d'urgence, ce modèle permet aux ordonneurs de capturer et de commercialiser plus efficacement la valeur concurrentielle de l'espace de bloc que les systèmes traditionnels « premier arrivé, premier servi » ou purement basés sur le retard.
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Pourquoi Base, le L2 le plus rentable, peut-il gagner 180 000 dollars par jour ?
Écrit par : Zack Pokorny
Traduit par : Luffy, Foresight News
La plateforme Base, développée par l'exchange de cryptomonnaies Coinbase, est le plus puissant générateur de revenus du réseau Ethereum Layer 2 (L2), avec des revenus quotidiens souvent supérieurs à la somme totale de tous les autres projets Rollup de premier plan. Au cours des 180 derniers jours, le revenu quotidien moyen de Base a atteint 185 291 dollars, bien au-delà des 55 025 dollars d'Arbitrum, qui se classe au deuxième rang.
Il est clair que Base est devenu une plateforme générant des revenus élevés de manière continue, mais quel est le moteur de son activité économique ? Quels autres avantages Base possède-t-il que les autres L2 ne disposent pas, lui permettant de créer une telle valeur ?
Ce rapport explorera la structure tarifaire de Base et mettra en lumière les activités qui stimulent sa croissance des revenus. Nous avons constaté que le mécanisme de classement de Base et les activités des échanges décentralisés (DEX) sont des facteurs clés.
Mécanisme de tri des transactions de Base
Le tri des transactions sur Base est déterminé par deux variables :
Ce mécanisme est similaire au modèle opérationnel des entreprises de logistique comme UPS : les colis sont expédiés dans l'ordre de livraison des utilisateurs, tout en permettant à l'expéditeur de payer des frais supplémentaires pour choisir une livraison « accélérée » afin d'obtenir un service de livraison plus rapide. Le mécanisme de frais prioritaire forme un marché d'enchères dynamique, dont le principe est cohérent avec le modèle de frais EIP-1559 d'Ethereum, réalisant un équilibre entre le temps de livraison et les incitations économiques.
Plus précisément, les transactions sur Base comprennent des "frais de base" (le "b" en minuscule, à ne pas confondre avec le nom de la chaîne) et des frais prioritaires : tous les utilisateurs doivent payer des frais de base lorsqu'ils envoient une transaction, tandis que les frais prioritaires sont facultatifs et sont uniquement utilisés pour accélérer l'exécution des transactions.
Mais comment le triage décide-t-il quelle transaction « urgente » traiter en priorité ? Il ne prend pas directement en compte le coût total, mais se concentre sur le prix par unité de Gas (ressources de calcul nécessaires), c'est-à-dire le rapport coût-efficacité entre les ressources nécessaires à la transaction et les bénéfices qu'elle engendre.
Prenons à nouveau l'exemple d'une entreprise de logistique : supposons que l'espace du camion de livraison est limité (similaire à la limite de Gas d'un bloc), le chauffeur (le triant) souhaite maximiser ses revenus en pourboires dans cet espace limité. À ce moment-là, il y a deux colis :
Bien que le coût total d'un grand colis soit supérieur de 30 dollars à celui d'un petit colis, le conducteur chargera en priorité le petit colis, car il offre un meilleur rapport qualité-prix en termes d'espace.
Le système de tri de Base suit la même logique, en traitant en priorité les transactions ayant le coût de frais de priorité le plus élevé par unité de Gas, garantissant ainsi que les blocs avec les ressources de calcul « les plus coûteuses » sont également ceux qui rapportent le plus. Par conséquent, lorsque deux utilisateurs soumettent des transactions en même temps, peu importe la complexité des transactions ou le coût total, l'utilisateur qui paie des frais de priorité plus élevés par unité de Gas a plus de chances de voir sa transaction incluse en priorité dans le bloc.
L'illustration ci-dessous montre ce processus :
Pourquoi est-ce important ? Quelles sont les différences entre Base et les chaînes concurrentes ?
Le modèle de frais de style EIP-1559 de Base crée un environnement d'enchères publiques durable pour l'espace de bloc, permettant aux utilisateurs de soumissionner directement pour obtenir de l'espace de bloc en fonction de l'urgence et de la rentabilité de leurs transactions. Ainsi, bien qu'il existe encore des facteurs de concurrence liés aux délais, l'efficacité économique permet aux revenus des ordonneurs d'augmenter directement avec la demande d'espace de bloc et la rentabilité des transactions sur la chaîne.
Cela contraste fortement avec le mécanisme principal de tri d'Arbitrum. Arbitrum adopte un modèle strict de « premier arrivé, premier servi » (FCFS), où les utilisateurs se battent principalement sur la latence plutôt que sur le coût économique. Dans ce modèle, la principale compétition n'est pas de savoir qui peut payer des frais plus élevés, car tous les utilisateurs ont le même coût par Gas et n'utilisent pas de frais de priorité, mais qui peut livrer sa transaction au répartiteur le plus rapidement. Cela a conduit à une « course à la latence », où des participants professionnels investissent dans des infrastructures à faible latence pour garantir que leurs transactions soient traitées en priorité. Dans cet environnement, les frais d'Arbitrum n'augmentent qu'avec la demande, sans refléter efficacement la rentabilité ou l'urgence d'une transaction individuelle.
En avril 2025, Arbitrum a lancé la fonctionnalité Timeboost, visant à créer un système FCFS plus flexible, permettant aux ordonneurs d'obtenir des revenus similaires aux frais prioritaires. En réalité, Timeboost a ajouté une « voie rapide » d'exécution des transactions pour Arbitrum, permettant aux utilisateurs d'enchérir pour utiliser ce canal pendant une période limitée. Les utilisateurs entrant dans la voie rapide peuvent bénéficier d'une exécution quasi instantanée, tandis que les autres utilisateurs sont toujours traités selon l'ordre FCFS, avec seulement 200 millisecondes de retard supplémentaire pour compenser la priorité de la voie rapide. Bien que Timeboost ait introduit une certaine forme d'enchères prioritaires, son mécanisme est plus orienté vers la prévision que vers la réaction, par rapport au modèle de frais prioritaires de Base. Les enchérisseurs doivent prévoir les revenus totaux potentiels pour une période future et enchérir en fonction de leurs estimations. Cela signifie qu'Arbitrum reçoit des frais fixes des enchérisseurs gagnants, sans tenir compte de la situation réelle des revenus durant cette période. Ce modèle de tarif fixe proactif est moins efficace pour capturer la valeur des transactions à forte rentabilité que le système réactif où les utilisateurs enchérissent individuellement pour chaque transaction.
Combien de revenus génère la Base ?
Au cours des 180 derniers jours, le revenu quotidien moyen de Base était de 185 291 $. En comparaison, le revenu quotidien moyen d'Arbitrum était de 55 025 $, et le revenu quotidien moyen total des 14 autres réseaux L2 Ethereum était de 46 742 $.
Depuis le début de l'année, les revenus totaux de Base s'élèvent à 33,4 millions de dollars, Arbitrum à 9,9 millions de dollars, et les 14 autres réseaux L2 à 8,4 millions de dollars.
Relativement, au cours des 180 derniers jours, Base a représenté 64 % des revenus totaux des principales réseaux Ethereum L2 classés par valeur collatérisée, soit 15 au total. Sa part a considérablement augmenté au cours de l'année dernière, passant d'une moyenne quotidienne de 37 % en juillet 2024 à une augmentation de 48 points de pourcentage, calculée sur la base de la moyenne mobile sur 7 jours des parts de revenus quotidiens. Au 20 juillet, en raison d'une augmentation des autres activités sur la chaîne, la part de Base dans les revenus des Rollups Ethereum a chuté à 49,7 %.
Le rôle important des frais prioritaires
Les frais de transaction sur Base comprennent deux parties principales et un frais prioritaire optionnel :
Les frais prioritaires sont la principale source de revenus de Base, permettant aux utilisateurs d'obtenir une exécution accélérée par enchères. Au cours des 180 derniers jours, les revenus quotidiens moyens des frais prioritaires de Base ont atteint 156,138 dollars, représentant 86,1 % de ses revenus quotidiens moyens.
En termes précis, les frais prioritaires des slots au sommet des blocs Base sont une contribution importante aux revenus des sélecteurs, les utilisateurs rivalisant pour des positions près du sommet des blocs. Depuis 2025, les frais prioritaires payés pour le premier slot d'un bloc ont contribué à 30 % à 45 % des revenus quotidiens. De plus, durant la même période, les frais prioritaires payés pour les 10 premiers slots au sommet de chaque bloc ont contribué à 50 % à 80 % des revenus quotidiens. Cependant, au cours des semaines suivant le 5 juillet, la part des frais prioritaires des slots supérieurs a considérablement diminué par rapport aux revenus totaux quotidiens. Cela est attribué à deux facteurs : 1) l'augmentation du trafic a fait grimper les frais de base, diluant ainsi la part des revenus des frais prioritaires ; 2) la mise en œuvre des "Flashblocks" (qui sera expliquée en détail ci-dessous) le 16 juillet a entraîné des transactions à haute priorité se retrouvant dans des slots inférieurs du bloc (mais comme nous le verrons, ce n'est pas une mauvaise chose).
Les frais prioritaires proviennent principalement d'un petit nombre d'adresses. Au cours de l'année écoulée, 64,9 % des frais prioritaires provenaient de seulement 250 adresses. Parmi celles-ci, l'adresse classée première a payé 3,6 % de tous les frais prioritaires durant la même période, ce qui équivaut à 1,99 million de dollars selon le prix de l'ETH au moment du paiement des frais.
Qu'est-ce que Flashblocks ?
Développé par Flashbots, Flashblocks vise à améliorer la vitesse de traitement des transactions sur Base. Pour atteindre cet objectif, il introduit les « sous-blocs », qui sont des pré-confirmations de haute confiance pour des parties de blocs créées environ toutes les 200 millisecondes. Par exemple, un bloc peut contenir trois parties différentes, et les utilisateurs peuvent obtenir des pré-confirmations de transactions pour ces parties avant que le bloc ne soit confirmé sur la chaîne avec un intervalle de 2 secondes. Cela permet aux utilisateurs finaux de ressentir que les transactions sont presque instantanément complètes, même si l'intervalle entre les blocs de Base reste constant, offrant ainsi une expérience plus fluide et plus réactive.
Pourquoi est-il essentiel d'analyser les frais de réseau de base par slot ? Parce que, du point de vue du tri des transactions, chaque « sous-bloc » est en réalité considéré comme un nouveau bloc. Ainsi, les transactions à frais prioritaires élevés peuvent tomber dans des slots plus bas du « bloc confirmé » global, mais être en haut du « sous-bloc pré-confirmé ».
Le graphique ci-dessous montre la différence de répartition des frais prioritaires des 200 premiers slots de blocs avant et après la mise en œuvre de Flashblocks. Les barres noires représentent la part des frais prioritaires pour chaque slot ; la ligne bleue représente la part cumulative de tous les slots jusqu'à ce slot (distribution de Pareto).
Une semaine avant la mise en œuvre de Flashblocks, la courbe de Pareto a fortement augmenté dans les 10 premiers slots, puis a montré une croissance linéaire jusqu'au 200ème slot. En revanche, une semaine après la mise en œuvre de Flashblocks, la courbe de Pareto est restée relativement plate dans les slots les plus bas, ne commençant à augmenter de manière abrupte qu'aux alentours du 50ème slot de chaque bloc — ce qui indique que les transactions à frais élevés sont tombées dans des slots plus tardifs des blocs confirmés.
Impact des transactions DEX
Les activités DEX sur Base sont très actives. Parmi tous les réseaux L2 d'Ethereum, le volume quotidien des transactions DEX de Base est le plus élevé, représentant 50 % à 65 % du volume des transactions DEX des réseaux L2, et sa valeur totale des actifs verrouillés (TVL) est la plus élevée de tous les réseaux L2 (hors DEX de contrats à terme perpétuels).
L'activité des DEX est une des raisons importantes pour lesquelles les frais prioritaires de Base restent élevés. Parmi les frais totaux que le sélecteur de Base reçoit chaque jour, 50 % à 70 % proviennent des frais prioritaires des transactions DEX. Cependant, depuis le 7 juillet, la part des frais de transaction DEX dans les frais totaux quotidiens est passée de 67 % à seulement 34 %. Cela est dû à deux facteurs : 1) l'augmentation des frais de base a dilué la part des frais prioritaires ; 2) la concurrence pour l'espace de bloc sur la chaîne s'est intensifiée, obligeant les utilisateurs à payer des frais prioritaires pour les transactions non DEX.
Depuis 2025, les frais prioritaires des transactions DEX du premier slot ont contribué à 30 % à 35 % du montant total des frais prioritaires quotidiens, tandis que les trois meilleurs slots de frais prioritaires des transactions DEX ont contribué à 50 % à 62 % du montant total des frais prioritaires quotidiens. Récemment, la part des frais prioritaires DEX des meilleurs slots a diminué, en raison de l'intensification de la concurrence globale sur la chaîne, entraînant une augmentation des frais prioritaires des transactions non DEX, ainsi que la mise en œuvre des Flashblocks qui a fait chuter les transactions DEX de haute priorité dans des slots plus bas dans le bloc.
Conclusion
En analysant la structure DeFi et de rendement de Base, nous avons découvert :
Ces points indiquent que les transactions de valeur extratable maximale (MEV), en particulier les activités concurrentielles comme l'arbitrage DEX, constituent une source importante de revenus pour les ordonnateurs de Base. Le modèle de frais de style EIP-1559 adopté par les ordonnateurs est le mécanisme direct pour y parvenir : il transforme la concurrence pour l'espace de bloc d'une course inefficace basée sur le délai en une enchère économique efficace.
En facturant des frais prioritaires aux utilisateurs prêts à payer des frais d'inclusion d'urgence, ce modèle permet aux ordonneurs de capturer et de commercialiser plus efficacement la valeur concurrentielle de l'espace de bloc que les systèmes traditionnels « premier arrivé, premier servi » ou purement basés sur le retard.